Mon
pays c’est l’hiver
Ces
paroles d’un grand poète québécois ne sauraient s’appliquer
mieux qu’à la saison froide telle qu’on la connaît en
forêt. Il y a quelques années, avec des collègues,
j’ai fait une visite de chantier au mois de février,
au nord de Baie-Comeau près du réservoir Manicouagan.
À –40 degrés C avec un vent de 50 kms/hre sur
un flanc de montagne, « on s’endure une p’tite laine
» comme dirait mon grand-père.
Ces
conditions extrêmes sont le lot quotidien de la majorité
des entrepreneurs forestiers qui doivent, malgré les
sautes d’humeur de mère nature, opérer en tout temps.
Pour
un assureur, l’hiver est probablement la pire des saisons.
Beaucoup de réclamations se produisent durant
cette période de temps. Cependant, plusieurs pourraient
être évitées
en
observant quelques règles de prudence élémentaires.
La
principale crainte des assureurs provient du fait qu’en
saison froide il est pratiquement impossible d’effectuer
un nettoyage complet de la machine avec un jet d’eau.
L’accumulation de résidus un peu partout dans
le compartiment moteur ainsi qu’à la base des bômes
deviendra un combustible idéal en cas de début d’incendie.
Le ramassage manuel sur une base
quotidienne
est donc le seul moyen de s’assurer de maintenir la
machine propre.
Les
froids extrêmes ont également pour conséquence
de rendre le métal moins flexible ce qui a pour résultat
que les parties les plus fragiles ou les plus sollicitées
cassent et/ou se
fissurent
plus fréquemment. Comme il est impossible d’arroser
les zones où il faut souder et/ou couper, le danger
lors de ces opérations est donc multiplié plusieurs
fois. On se doit
de
redoubler de vigilance, de bien appliquer les règles
de sécurité, surveiller tout indice de début d’incendie
et être prêt en tout temps à le combattre.
La
remise en marche par grand froid comporte aussi son
lot de risques particulièrement si on utilise une chaufferette
au propane pour réchauffer les composantes mécaniques
de
l’équipement
avant de démarrer une nouvelle semaine. Les vapeurs
de carburant ou les lubrifiants peuvent aisément s’enflammer
au contact de la flamme du brûleur. Cette méthode
ne
devrait jamais être utilisée.
Plusieurs
entrepreneurs utilisent maintenant des réchauffeurs
d’antigel tels ceux fabriqués par Webasto ou Proheat
afin de faire circuler le liquide dans le moteur et
ainsi faciliter la remise en marche. Ces dispositifs
ont été mis au point pour les camions et lorsque
installés selon les normes du fabricant, ils se révèlent
fiables et sécuritaires.
Malgré
qu’il soit tentant de laisser tourner le moteur de l’équipement
afin de conserver la chaleur dans la cabine lorsqu’il
faut aller dans le camion ou ailleurs, on se doit de
stopper toute pièce de machinerie laissée sans surveillance
même en hiver.
Le
chauffage dans le camion de service risque également
de provoquer un incendie. Il est important de bien l’entretenir
afin de maintenir son efficacité et son fonctionnement
sécuritaire et encore une fois, ne jamais le laisser
en fonction lors des déplacements.
L’hiver
est donc un incontournable dans notre pays mais il est
possible de passer au travers en s’adaptant et en suivant
quelques principes de prudence, on peut diminuer au
minimum
les
risques d’incendie.
Bon
hiver
|